Ancêtre de la Peugeot 404, la Peugeot 403 est lancée en 1955 et marque le début de la collaboration de Peugeot avec le carrossier Italien Pininfarina. Le magazine l’Action Automobile réalise un essai de la Peugeot 403 en juin 1955 sous la plume de J. Falcoz-Vigne. L’essai est retranscrit ci-dessous.
L’essai
Cette 1500 de la grande firme de Sochaux se présente sur le marché avec un atout majeur : celui d’être un modèle nouveau, mais dont la technique est cependant éprouvée. Ainsi, les acheteurs sont-ils certains d’avoir à leur disposition une voiture bien au point en ce qui concerne les organes essentiels, dont la mécanique et la carrosserie sont modernes et qui ne risque pas d’avoir les habituelles « maladies de jeunesse » qui menacent toute production naissante.
Cette impression de robustesse, de fabrication sérieuse, et de sécurité, qui a déjà fait le succès de la 203, nous l’avons d’ailleurs retrouvée, en essayant la 403. Car cette voiture, ainsi que nous l’avons précisé dans notre dernier numéro, n’use pas d’artifices pour plaire, à ce point même que le nouveau dessin de sa carrosserie, bien qu’élégant, est jugé par beaucoup comme étant d’une sobriété excessive.
Mais, par contre, l’accès à toutes les places est facilité par 4 portières qui s’ouvrent à angle droit, cependant qu’à l’intérieur, où tout est bien fini, chaque place est confortable et spacieuse. La visibilité y est bonne et le chauffage, comme l’aération, ne prêtent à aucune critique. Enfin, au volant, le conducteur voit bien la route et a toutes ses commandes bien en main. Le tableau de bord est net et comporte, sur ses bords supérieur et inférieur, des bourrelets en caoutchouc qui assurent une protection efficace en cas de choc.
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C’est d’ailleurs ce sentiment d’être en sécurité qui domine quand on roule dans cette voiture, qui est très agréable à conduire. La direction est en effet précise et judicieusement démultipliée ; les freins sont à la fois progressifs et puissants ; l’attaque de l’embrayage est très douce et surtout la tenue de route est excellente et très supérieure, à notre avis à celle de la 203. En virage, la voiture (qui est légèrement surdirigée) accroche à la route et à la carrosserie ne couche pratiquement pas. En ligne droite, enfin, la conduite n’est que peu influencée par une chaussée bombée, ou par l’action du vent latéral.
La suspension, dont dépend à la fois la tenue de route et le confort, est également fort bien conçue pour réaliser le meilleur compromis entre ces deux fonctions essentielles. De très mauvaises portions de route ont été franchies à vive allure sans constater de débattements anormaux. Car, toujours, les oscillations des roues par rapport à la caisse ou au sol ont été convenablement amorties.
En ce qui concerne le moteur, dont l’alésage seulement a été augmenté, ce qui donne un moteur « supercarré », il est à la fois plus souple et plus puissant que celui de la 203. A toutes les allures il reste bien équilibré et ne s’affole pas aux régimes élevés. Malheureusement la voiture qui nous a été confié n’avait que 1000 km au compteur, et le moteur freinait quelque peu à pleine admission, ce qui ne nous a pas permis d’atteindre la vitesse maximum de plus de 130 km/h, annoncée par le constructeur.
Quant à la boite de vitesse, dont les 4 rapports sont parfaitement synchronisés, elle a déjà fait ses preuves depuis près d’un an sur la 203 et son maniement, quand on la connait bien, est des plus aisés. Cependant, nous estimons que la 1ère et la 2ème sont trop courtes et que l’écart, notamment, est trop grand entre la 2ème et la 3ème. Il y a là un écart, qui n’existe sur aucune autre voiture, à quatre vitesses de puissance similaire.
Il en résulte que la 2ème ne dépasse pas 60 à l’heure et ne convient donc que pour de très fortes pentes. Certes, la 3ème permet de monter assez rapidement toutes les côtes moyennes, comme celle de Planfoy, par exemple. Mais si l’on doit ralentir par suite d’un
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virage difficile ou d’une voiture qu’il faut dépasser, les reprises ne sont alors pas toujours assez nerveuses, cependant que la 2ème ne peut être utilisée, car elle plafonne. Il y aurait donc, croyons-nous, intérêt à pouvoir atteindre le 70-75 avec le 2ème et le 40 avec la 1ère.
L’insonorisation sur la 403 est un autre point que nous aimerions voir améliorer, car de plus en plus (et avec raison) la clientèle recherche le silence. A dire vrai, cette voiture offre, sous ce rapport, une assez nette amélioration par rapport à la 203 et, d’autre part, ne vibre pas sur les pavés. Mais, en 1ère et 2ème, comme aux grandes vitesses, le moteur est encore un peu bruyant et c’est précisément parce que nous jugeons que la mécanique est de grande classe, que nous aimerions la voir bénéficier de cette qualité suprême qu’est le silence, qualité qui devient de plus en plus inséparable de toute voiture moderne.
Ces quelques critiques, de toute façon, n’enlèvent rien à la valeur générale de l’ensemble, qui reste élevée, et qui doit se traduire, sur le plan pratique, par beaucoup de satisfactions pour l’usager. Incontestablement la 403 doit réussir et devenir rapidement l’une des voitures les plus demandées sur le marché français. Elle doit, également, hors de nos frontières, pouvoir avantageusement lutter contre la concurrence étrangère, surtout si, avec l’expérience, le constructeur peut remédier aux inconvénients signalés.
A ce moment, la 403 contentera les acheteurs les plus difficiles – qu’ils soient des régions montagneuses ou non, qu’ils soient citadins ou de la campagne – et sera donc assurée d’une longue et brillante carrière.
Bilan
Pour…
- Voiture d’une technique assez voisine de celle de la 203 et dont les principaux organes mécaniques sont par conséquent déjà éprouvés
- Moteur plus puissant, à la fois très robuste et très souple
- Tenue de route excellente
- Embrayage très progressif
- Direction précise et agréable
- Faible sensibilité au vent latéral
- Freinage puissant et pas du tout brutal
- Bonne suspension
- Visibilité très convenable
- Voiture spacieuse pour 5 personnes
- Equipement, chauffage et finition satisfaisants
- Voiture économique, compte tenu de ses performances
Et contre…
- 1ère et 2ème vitesses trop courtes
- Insonorisation insuffisante
- Vibration à la retenue de la 1ère et de la 2ème vitesse
- Le capot avant ne se lève pas assez et se maintient ouvert par une simple tringle, peu pratique à manœuvrer. On devrait adopter ici le même système d’ouverture que celui (parfait) du coffre à bagages
- Résonnance gênante aux allures élevées, quand le toit ouvrant est totalement dégagé
- Le couvercle métallique du vide-poche vibre fréquemment
- Antivol placé trop bas, ce qui rend malaisée l’introduction de la clef de contact, la nuit surtout
- Pas de glace derrière le pare-soleil de droite
- Bouchon de réservoir insuffisamment étanche et d’accès difficile avec un bidon de secours
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