13ème salon Automédon 2013, 12 et 13 octobre 2013
Le salon Automédon 2013 ouvrait ses portes pour sa 13ème édition, voici un petit compte rendu de visite.
Ce dimanche ensoleillé et venteux, je prends le volant de ma Skoda 120 L. Ouverture de la porte arrière pour atteindre la tirette commandant le verrouillage du compartiment moteur, amorçage à la main de la pompe à essence pour remplir les cuves vides du carburateur après une longue inactivité (pourquoi je ne roule pas plus souvent !), on tire le starter, quelques coups d’accélérateur,
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une petite prière pour implorer les dieux Tchécoslovaques veillant sur les machines à moteur à l’arrière et on actionne le démarreur. La Skoda démarre au premier coup de clés après cette procédure digne d’une checklist d’aviation ! Ah le charme de la voiture ancienne, il suffit de réussir à démarrer au premier coup de démarreur pour avoir le sourire dès le début de la balade ! Maintenant, direction le Parc des expositions de Paris le Bourget où se tient la 13ème édition du salon Auto Moto de Collection Automédon. Un hall de 20 000 m² abrite de belles mécaniques dont certaines ayant été témoins de l’essor et de l’âge d’or de l’industrie automobile, accusent aujourd’hui un âge honorable.
Je gare ma Skoda dans le parking extérieur qui accueille les voitures de collection. Plus de 1000 véhicules sont attendus avec une forte participation des constructeurs français Renault, Peugeot et Citroën. Les marques italiennes sont aussi représentées avec les sportives Ferrari et Alfa Romeo. De belles américaines rivalisent de couleurs. Enfin, quelques imposantes Mercedes attirent le regard avec leur aspect à la fois robuste et élégant.
Le salon Automédon est aussi un marché de pièces détachées, de modèles réduits et de la documentation. Il réunit des fabricants et des distributeurs de pièces, des journalistes, des négociants, des artisans, des brocanteurs, des représentants d’associations. Que vous soyez collectionneur, propriétaire ou acquéreur potentiel d’une voiture ancienne, vous ne quitterez pas le salon les mains vides. Que vous soyez professionnel ou visiteur, une passion commune vous unit, nous unit, celle de la voiture ou de la moto de collection.
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Comme tous les ans, le salon s’articule autour d’un thème. Pour 2013, ce sera les véhicules sport et GT (avant guerre, années 50-60, US et Youngtimers). Quelques anniversaires font l’objet de podiums : les 100 ans de la marque Aston Martin, les 45 ans de la Citroën Mehari (en kabyle littéraire, mehari signifie chameau qui porte des gens sur son dos), les 50 ans de la Renault Alpine. Le podium Vintage met en valeur une Hotchkiss Montecarlo de 1940 qui a gagné de nombreux concours d’élégance ainsi qu’une Lagonda de 1929.
Le bilan de l’Automédon est plus que positif : le salon a accueilli 15 000 visiteurs et 330 exposants. 2 500 voitures et 800 motos ont été exposées sur le parking de collection tout au long du week-end.
Les 100 ans d’Aston Martin
Pour célébrer les 100 ans de la marque, un magnifique plateau d’Aston Martin était présenté, composé de 14 modèles prestigieux dont l’A3, premier modèle de la marque exposé pour la première fois en France, et une Alston Ulster de 1934.
Parmi les nombreuses Aston qui ont marqué le salon, la Lagonda S2 (pour série 2), modèle méconnu mais qui n’en présente pas pour autant moins d’intérêt. C’est en 1947 que David Brown, industriel britannique, intègre à son empire la marque agonisante Lagonda en même temps qu’il rachète Aston Martin. Si la production demeurera insignifiante jusqu’à son arrêt définitif en 1958, le nom de
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Lagonda sera pourtant utilisé pour différents modèles de la gamme Aston Martin par la suite. C’est William Towns qui sera l’auteur du dessin avant-gardiste et faisant fi de toute velléité de conservatisme de la Lagonda S2. Présentée le 12 octobre 1976, sur un châssis qui est l’œuvre de Mike Loasby avec les suspensions de l’Aston Martin V8, enrichies d’un correcteur d’assiette automatique pour le train arrière, la carrosserie quatre portes, présente un style jamais vu à ce jour. La Lagonda mesure 5,28 m de long et est, pourtant, d’une légèreté incontestable.
Dans l’habitacle aussi, l’extraordinaire est élevé au rang de principe, par exemple avec un volant à une seule branche, des instruments numériques ainsi qu’une batterie de pas moins de 46 leviers et manettes. Ce système électronique est régulièrement paralysé par de nombreux dysfonctionnements qui entacheront la réputation de la voiture.
La voiture est équipée en série d’une boite automatique Chrysler Torqueflite qui convient à la perfection au V8 dont la puissance a été ramenée à 280 ch. La longue gestation du modèle retardera sa commercialisation, la première voiture étant livrée en 1978. La voiture bénéficiera régulièrement d’améliorations mineures. A partir de 1984, la grosse limousine devient polyglotte et l’ordinateur de bord s’adresse à ses occupants en anglais, en allemand, en français ou en arabe. Une évolution plus substantielle se produit avec le Série 3, présentée au salon de l’auto de New York en 1986, qui est équipée d’un moteur à injection développant 300 ch. Au cours de ses 13 années de production, la Lagonda aura été produite à 645 exemplaires malgré son statut de voiture la plus chère du monde (95 000 livres sterling en fin de production).
La Bizzarrini 5300 GT America
Le salon présentait également un plateau de Grand Tourisme comprenant une superbe Bizzarrini 5300 GT America.
Personnalité hors norme, Giotto Bizzarrini a conçu quelques-unes des plus belles GT italiennes des années 1960, à l’instar de la
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mythique Ferrari 250 GTO. Ayant intégré le bureau d’étude de Ferrari en 1957, le brillant ingénieur y a supervisé la réalisation de la barquette Testa Rossa avant de se voir confier l’étude de la GTO en 1961. Après une violente dispute avec le Commendatore, il fut licencié (le célèbre Carlo Chiti fut aussi touché par cette « purge »). Suite à ce licenciement, Bizzarrini collaborera avec Renzo Rivolta, riche industriel italien, possédant la marque Iso et souhaitant se lancer dans la fabrication de GT luxueuses destinées à conquérir la clientèle encore volatile des Maserati et autres Ferrari. Ayant fait le choix d’utiliser un V8 Chevrolet, Rivolta confiera à Bizzarrini la réalisation du châssis. Ce dernier conçoit une plateforme caissonnée en collaboration avec l’ingénieur « maison » Pierluigi Raggi. Robuste et peu coûteux à produire, cet excellent châssis procurera à la future Iso Rivolta GT une très bonne tenue de route. Enthousiaste, Bizzarini souhaite extrapoler une version compétition malgré les réticences de Rivolta qui préfère se concentrer sur la production de série.
Ainsi, début 1963, Giotto Bizzarrini décide de rapatrier un châssis dans ses ateliers d’Autostar à Livourne. Il va travailler d’arrache-pied pour pouvoir présenter le prototype A3/C (C pour Competizione) au Salon de Turin à l’automne. Radicale, l’A3/C sacrifie toute notion de confort sur l’autel de la compétition. Bizzarrini a repris les recettes qu’il avait appliquées à la 250 GTO. Une carrosserie en aluminium, la plus légère possible, habille le châssis. Le bloc-moteur, très compact, a été installé en position centrale avant, loin derrière l’essieu, à l’image de le prestigieuse Ferrari qui fait figure de référence. Aux dires de son concepteur, l’A3/C peut dépasser les 310 km/h. L’A3/C participera à de nombreuses courses (12 heures de Sebring, 1000 kms du Nürburgring, 3 heures de Monza), son meilleur résultat restant une 9ème place au classement général des 24 heures du Mans 1965. Monture toute désignée du Gentleman driver, l’A3/C est vite déclinée en version Stradale pour satisfaire quelques clients fortunés. Mzalheureusement, l’usine Iso peine à suivre le rythme des nombreuses modifications imposées par Giotto Bizzarrini qui souhaite rendre sa machine toujours plus performante. La séparation avec Rivolta est inéluctable. Le dynamique ingénieur poursuit seul la fabrication de la berlinetta. C’est donc sous le nom de 5300 GT que la nouvelle société Bizzarrini Automobili présente sa voiture au salon de Genève 1966. Elle sera rapidement épaulée par une version 5300 GT America (comme celle exposée à Automédon), encore plus sportive, bénéficiant d’une carrosserie en plastique et d’un moteur poussé à 420 ch. Lorsque la production cesse, en 1968, moins de 150 exemplaires auront vu le jour, Iso incluses.
Pour plus d’infos, voici le site officiel du salon : http://www.automedon.fr/[/fusion_builder_column][/fusion_builder_row][/fusion_builder_container]