Paris Balade vous raconte les saisons 1989 et 1990 de l’écurie Ligier en Formule 1. La Ligier JS33 sera utilisée au cours des deux saisons avec des résultats peu probants.
1989 : 3 points et beaucoup de problèmes
De nombreux changements interviennent dans l’équipe technique après le départ de Michel Tétu. Ken Anderson, un ingénieur ayant travaillé en Indycar est recruté, tout comme le designer Richard Divilla.
Coté pilote, les nombreux changements de staff découragent Stefan Johansson de resigner et c’est le jeune Olivier Grouillard qui est engagé. Star montante de la F3000, il épaulera le vétéran René Arnoux (41 ans) dont c’est la 4ème saison chez les bleus.
La package technique de la nouvelle Ligier JS33 dessinée par Michel Beaujon avec l’aide d’Anderson et Divila comprend un moteur Ford DFR, des pneus Goodyear et une boite six vitesses longitudinale.
Arnoux ne semble plus très motivé et ne se qualifie pas pour les deux premières courses de la saison. Grouillard termine 9ème au Brésil et se qualifie superbement 10ème à Imola. Arnoux termine les deux courses suivantes, très loin des leaders alors que Grouillard termine 8ème au Mexique. A Phoenix, les deux voitures sont à nouveau non qualifiées. L’expérience de René Arnoux lui permet pourtant de passer entre les gouttes au cours d’un Grand Prix du Canada dantesque et de terminer 5ème, marquant ainsi les premiers points de l’équipe depuis Belgique 1987.
Grouillard marque le premier point de sa carrière au Grand Prix de France en terminant 6ème malgré des problèmes de boite. Il brille à nouveau à Silverstone remontant à la 7ème place après être parti en fond de grille. Arnoux, lui, ne passe pas le cap des pré-qualifications. Dernier en Allemagne, il est à nouveau non qualifié en Hongrie et s’accroche avec Alliot en Belgique avant de terminer 9ème en Italie à deux tours du vainqueur. Bien qu’ayant dominé Arnoux en début de saison (score final de 12 à 4 en qualifications), Grouillard voit sa relation avec Guy Ligier se détériorer après plusieurs sorties de route. Il ne se qualifie pas au Portugal et abandonne les 3 derniers GP de la saison. René Arnoux termine tristement sa carrière en Formule 1 à Adelaïde sur une casse moteur.
Certes Ligier aura marqué des points, mais de nombreuses non qualifications et de piteux résultats laissent les bleus dans la crise débutée en 1987.
Statistiques 1989
Classement pilote : René Arnoux 23ème 2 points / Olivier Grouillard 26ème 1 point
Classement constructeur : 13ème 3 points
Meilleur résultat : 5ème (Canada par Arnoux)
Meilleure qualification : 10ème (Imola par Grouillard)
1990 : Loin des points
Pour cette saison 1990, l’équipe décide de miser sur la stabilité, en effet la Liger JS33 est très peu modifiée et devient JS33B. Michel Beaujon et son équipe se voient imposer l’utilisation du châssis de 1989 pour assurer un peu de stabilité. Le Ford Cosworth développant 580 chevaux est toujours utilisé.
Coté pilotes, il y a du changement. René Arnoux a pris sa retraire et Philippe Alliot est engagé pour le remplacer. Il connait la maison pour avoir remplacé Laffite après son accident de 1986. Il est associé au champion de F3000 1987 Nicola Larini qui avait même été présenti chez Ferrari avant que Prost ne signe chez les Rouges.
Les essais hivernaux sont prometteurs, mais rien ne se passe comme prévu au cours de la saison. La boite transversale se fit attendre plus longtemps que prévu et la direction technique se concentra rapidement sur le développement de la voiture de 1991 devant intégrer le moteur Lamborghini.
Alliot se montra rapide et devança souvent son plus jeune coéquipier (9 à 7 en qualifications). Il conserva aussi sa réputation de casse-cou et connut plusieurs sorties de piste. Ses meilleurs résultats de la saison furent deux 9ème place à Imola et en France. Il signa aussi la meilleure qualification de la saison au Brésil (10ème).
Nicola Larini écorna sa réputation. Bien qu’il s’investît beaucoup pour s’intégrer à l’écurie apprenant même le français, il fut dominé par son coéquipier. Il termina 7ème, aux portes des points, à deux reprises en Espagne et au Japon. Sa saison restera globalement décevante et il perdit là toute chance d’être titularisé un jour chez Ferrari dont il deviendra pilote d’essai pas la suite.
Paradoxalement, bien que la Ligier JS33 B ne connut jamais la honte de la non qualification (au contraire de 1989), pas un seul point ne fut marqué pour la 3ème fois de l’histoire de l’écurie (après 1983 et 1988).
Statistiques 1989
Classement pilote : Philippe Alliot non classé / Nicola Larini non classé
Classement constructeur : non classé
Meilleur résultat : 7ème (Espagne et Japon par Larini)
Meilleure qualification : 10ème (Brésil par Alliot)
Les saisons 1989 et 1990 confirmèrent que Ligier ne se remit pas vraiment de la perte de son partenariat avec Renault fin 1986. Les pilotes de démenèrent avec la Ligier JS33 mais elle ne fut jamais suffisamment rapide pour leur permettre de marquer des points à la régulière.
Retrouvez la saga Ligier dans nos précédents épisodes:
Episode 1 : les débuts.
Episode 2 : la première victoire.
Episode 3 : un prétendant au titre.
Episode 4 : grandeur et décadence
Episode 5 : les années noires
Episode 6 : le retour de Jacques Laffite
Episode 7 : le fond de grille