On vous raconte aujourd’hui l’histoire d’une petite populaire Française, devenu culte grâce à ses dérivés sportives, la Renault 8. Dernière Renault du XXème siècle à moteur arrière.
L’évolution du modèle
C’est en 1962 que Renault va présenter sa nouvelle berline devant remplacer la vieillissante Dauphine, la R8. Esthétiquement elle adopte les angles vifs alors en vogue sous l’école turinoise : le capot avant concave et la décoration asymétrique de la calandre portent la griffe de Philippe Charbonneaux. A l’intérieure la blanche de bord fait pauvre, mais les sièges proposent un confort bien meilleur qu’une 4CV.
Sous le capot, le moteur Sierra 5 paliers équipé d’un refroidissement scellé et avec un radiateur monté à l’extrême arrière fait fière figure. Le freinage à 4 disques, très rare pour l’époque sur une voiture populaire, est largement mis en avant dans les publicités. Trois boites de vitesses sont proposées : 3 vitesses toutes synchronisées, 4 vitesses avec première non synchro et Automatic avec le système Jaeger à coupleur électromagnétique.
En février 1964, la Renault 8 Major vient enrichir la gamme en proposant une version plus puissante, avec une boite 4 synchro et un réservoir de 38 litres. Atteignant 136 km/h (contre 125 pour la normale), la Major ne sera pourtant produite que 2 années, devant par la suite s’effacer devant la Renault 10 (version allongée et plus chargée en décorations de la R8). La sortie de la Renault 16, nouveau fleuron de la marque, pousse la R8 vers une position plus modeste dans la gamme de le Régie Nationale. Une R8 6CV (mais sans l’appellation Major) revient en 1968, proposant un tableau de bord façon bois, deux cadrans circulaires et un volant sport à faux trou-trous. Elle restera en production jusqu’en 1972 en France. La R8 restera cependant produite en Espagne jusqu’en 1976. Elle connaitre aussi des versions produites en Roumanie (sous la marque Dacia) et en Bulgarie (Bulgarrenault).
Une petite sportive
Aujourd’hui, on associe évidemment la R8 à ses dérivés sportifs. Le sorcier Amédée Gordini va en effet proposer dès le salon de Paris 1964 sa version gonflée du moteur Sierra présentant de vastes possibilités d’extrapolation. Puissance presque doublée (170 km/h en 1100 puis 175 km/h en 1300), deux gros carburateurs, direction plus directe, freinage assisté, suspensions abaissée et présentation agressive (grand phares, livrée bleu France à bandes blanches) vont métamorphoser une auto tranquille en arme redoutable des Rallyes. La Renault 8 Gordini va ainsi truster les cinq premières places au Tour de Corse 1965. Renault complètera intelligemment la Gordini par une version R8 S à partir de l’Automne 1968 (146 km/h). Equipée d’un seul carburateur Weber, elle s’adresse à ceux qui veulent faire « sport » mais sans réelle intention de courir.
Quel prix ?
Les berlines normales ou Major, bien rares, s’échangent aujourd’hui entre 2 500 et 4 500 euros. La Renault 8 S peut prétendre à 10 000 euro, quant aux Gordini, elle commencent à 40 000 (1100) et 48 000 (1300), mais peuvent voir leur côte augmenter largement en cas de pedigree connu en compétition. Envie de franchir la pas vers l’achat d’une voiture de collection? Embarquez avec Paris Balade pour visiter la capitale en ancienne!