De la chandelle au réverbère à l’huile
Au Moyen Age, Paris baigne dans la quasi obscurité : flambeaux et lanternes sont utilisés pour se déplacer ou pour éclairer les portes de la ville, les porches, le sommet des tours. En janvier 1318, le roi Philippe V le Long ordonne qu’une chandelle soit entretenue à la porte du palais afin d’éloigner les brigands. La tour de Nesle (aujourd’hui disparue, elle a été située sur la rive gauche de la Seine à l’emplacement de la bibliothèque Mazarine) est dotée d’un fanal indiquant aux mariniers l’entrée de Paris.
En 1524, un arrêté du Parlement oblige les bourgeois d’entretenir une chandelle à la fenêtre de leur habitation. Par ailleurs, chaque personne qui marchait dans les rues pendant la nuit devait porter une lanterne.
En 1667, le lieutenant de police Nicolas de La Reynie fait établir 2736 lanternes pour éclairer 912 rues de Paris. Garnies de chandelles, elles sont posées à chaque extrémité des rues. Cet éclairage ne fonctionnait que pendant 4 mois de l’année, du 1er novembre à la fin février. Des habitants désignés par les autorités, étaient responsables de l’allumage des chandelles aux heures réglées. Pour financer ce dispositif, une taxe était prélevée, appelée impôt de boues et lanternes. Cette première tentative d’éclairage public était largement insuffisante pour protéger la population des incursions des brigands et de toutes sortes de malfaiteurs.
Vers 1700, les lanternes furent suspendues aux façades des maisons à l’aide d’une corde. En 1729, on dénombre 5772 lanternes dans Paris. En 1766, les lanternes furent remplacées par 3600 réverbères à huile accrochés à des potences le long des rues, tous les 60 mètres. En 1788, l’huile de tripes est remplacée par l’huile de colza dont la flamme est plus blanche et … moins nauséabonde.
L’éclairage au gaz
En 1791, l’ingénieur français Philippe Lebon découvre le principe d’éclairage par hydrogène. Les premiers essais des réverbères à gaz eurent lieu en 1817 dans l’ancienne galerie de fer boulevard des Italiens. Le projet fut soumis au gouvernement mais ne reçut pas son aval. D’autres essais furent menés à l’Hôpital Saint-Louis, au palais de Luxembourg et à l’Odéon. En 1829, la rue de la Paix reçoit le premier éclairage public au gaz hydrogène carburé. Deux ans plus tard, Paris compte 69 becs à gaz et 12941 becs à huile. Au fil des années, l’utilisation des lanternes à huile diminue ; l’allumeur de lanternes parcourant les rues avec sa casquette cirée, sa boîte en fer-blanc et son échelle sur l’épaule, disparaît.
Le passage à l’électricité
En 1878, lors de l’exposition universelle de Paris, quelques places et avenues furent dotées de « bougies Jablochkoff », en fait des lampes à arc électrique. Le 31 mai à 21 heures, 32 globes de verre émaillé s’allument comme par magie le long de l’avenue de l’Opéra. Les passants affluent pour assister à ce spectacle de l’éclairage électrique. Certains l’admirent, d’autres restent sceptiques, la lumière étant trop vive et risquant de faire peur aux chevaux. L’avenue de l’Opéra est donc la première voie publique éclairée par l’électricité. A partir de 1880, le gaz d’éclairage cède progressivement place à l’électricité.
Avec la naissance, puis le développement de l’automobile, l’éclairage public connaît une nouvelle mutation. Tout d’abord, les lampadaires doivent tenir compte de la circulation automobile. Apparaissent ensuite les feux de circulation. Le 5 mai 1923, au croisement des boulevards Saint-Denis et Sébastopol, est posé un feu de signalisation. Il est rouge et accompagné d’une sonnerie. C’est le premier en France. Les automobilistes peuvent passer quand il est éteint et doivent s’arrêter quand il est rouge. Il faudra attendre dix ans avant que n’apparaissent les feux vert et jaune.
A partir des années 1980, l’éclairage public devient un outil de mise en valeur du patrimoine parisien. Les dernières décennies sont marquées par une volonté de permettre un éclairage public autonome grâce à l’utilisation des énergies renouvelables.
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