Dans ce troisième volet de nos conseils pour bien acheter une ancienne, nous allons vous expliquer comment inspecter une voiture de collection.

Tout est d’origine ?

Tout d’abord, à part quelques modèle pour lesquelles on trouve de nombreuses annonces (2 CV,  4L…), le choix n’est jamais aussi pléthorique que pour des voitures modernes. Or une voiture de plus de 30 ans peut avoir eu de nombreux propriétaires, dont certains ne se sont pas forcément souciés de l’origine. Il convient donc, au préalable, de bien se documenter sur le modèle en question afin d’en être un vrai connaisseur. Une bonne source pour savoir comment était la voiture d’origine est la consultation des brochures ou magazines d’époque essayant le modèle. On y trouve de nombreuses photos qui feront de vous un incollable sur la moindre poignée de porte ou manomètre non d ‘origine ! Pour trouver ce type documents, vous pouvez consulter la boutique de nos partenaires de Passion Collection.

La carrosserie

Carrosserie Fiat 2300SC’est sans aucun doute le point névralgique des voitures de collection ! Inspecter soigneusement les passages de roues, les bas de caisse, les ailes, le fond de coffre et le plancher en traquant la moindre trace de rouille. Une peinture qui commence à cloquer par endroits, indique également que la rouille avance dangereusement. Méfiez-vous particulièrement des peintures neuves, elles peuvent cacher la misère. Une peinture ancienne présentant des défauts (petits coups, teinte ayant perdue de son brillant) n’est pas forcément extrêmement inquiétante, dans la mesure où elle a le mérite de montrer l’auto sous son vrai jour. Ne perdez pas de vue que refaire une peinture sur une voiture saine n’est pas si onéreux (une peinture un peu terne peut même se récupérer avec de bons produits). A l’inverse s’attaquer à réparer un châssis corrodé coute une vraie fortune (parfois bien supérieur à la côte de l’auto). Dans l’absolu, c’est la carrosserie qui constitue la partie la plus couteuse et difficile à restaurer sur une voiture de collection.

La rouille peut aussi parfois avoir été caché par du mastic. Le jour de l’inspection, amenez avec vous un aimant et passez-le sur les points névralgiques de la carrosserie pour vérifier s’il accroche. Si c’est le cas tout va bien, sinon, passez votre chemin !

blaksonSous la voiture, une couche de blackson (revêtement anti-gravillon) fraichement posée n’est pas idéale pour bien inspecter la voiture. N’hésitez pas à gratter légèrement avec un tournevis pour voir ce qui se cache en dessous.

A l’aide d’une lampe torche, jetez également un coup d’œil à l’état de l’échappement (rouillé, percé ?), de la boite de vitesse et du pont (fuites) sous la voiture. N’hésitez pas à rapporter un carton avec vous pour vous appuyer dessus lors de l’examen du dessous. L’idéale étant toutefois de mettre la voiture sur un pont. Si un de vos amis est garagiste, c’est le moment de faire appel à lui !

L’intérieur

Intérieur Fiat 2300SCommencez par inspectez l’état de la sellerie, c ’est un excellent indicateur de l’usure de la voiture et du soin apporté par les différents propriétaires. Sachez aussi qu’un cuir joliment patiné (pas déchiré bien sûr) n’est en aucun cas une mauvaise chose. Si les sièges sont refaits, soyez vigilants sur la qualité et l’aspect le plus proche possible de l’origine. Soulevez aussi les moquettes (c’est souvent très simple sur les anciennes) pour y traquer la moindre rouille sur les planchers.

Si le tableau de bord possède des boiseries et qu’elles sont craquelées ou blanchies par le soleil, sachez que leur restauration est onéreuse. De même une casquette de tableau de bord fissurée est irréparable, sauf à un trouver un neuf (bien difficile si le modèle est rare).

L’essai routier

Essai routier Mercedes W108Il est fondamental et surtout à ne pas négliger. On entend parfois certains professionnels vous expliquer qu’il est inutile d’essayer la voiture, puisqu’ils se chargeront de la réviser entièrement une fois que vous aurez signé le chèque. Ne vous méprenez pas, leur « grande révision » se limite souvent à une simple vidange et passage d’aspirateur. De plus si la voiture présente de graves problèmes mécanique, l’essai routier les mettra à jour. Soyez donc insistant !

Dans un premier temps, laissez le propriétaire conduire. Cela vous permettra d’être concentré sur les moindres bruits suspects sans être stressé par la conduite d’une voiture inconnue. Ensuite prenez le volant. Une voiture, même de plus de 40 ou 50 ans, doit freiner droit, tenir la route, avec des accélérations linéaires, sans à-coups. Ne vous laissez pas avoir par les arguments « c’est normal, elle a 40 ans ». Ces derniers ne sont acceptables que pour des voitures vendues largement en dessous de la cote.

Pensez également à tester le fonctionnement de tous les équipements. Des clignotants, aux essuie-glaces en passant par les mécanismes des lève-vitres ou les différents instruments de bord, tout doit fonctionner. Méfiez-vous des « c’est juste une ampoule à changer » ou « c’est facile à réparer », dans 99% si c’était le cas, le vendeur l’aurait déjà fait !

Un bon test pour vérifier que le refroidissement du moteur est fonctionnel est de laisser tourner la voiture une bonne dizaine de minutes sur place et de surveiller la température moteur ainsi que le déclenchement du ventilateur. Effectuez également le test du re-démarrage à chaud pour écarter tout problème sur l’allumage.

Le moteur

Moteur comment inspecter une voiture de collectionUne fois l’essai routier effectué, inspectez soigneusement le compartiment moteur. Observez les fuites éventuelles (huile, liquide de refroidissement). Un moteur un peu gras n’est pas dramatique, par contre de nombreuses durites craquelées laissent à penser à une voiture mal entretenue.

Vérifier le niveau d’huile et surtout sa couleur. Une huile claire est rassurante, à contrario une huile noire doit vous alarmer sur la santé du moteur et/ou sur le manque d’entretien. Dévissez également les bouchons de remplissage d’huile et de liquide de refroidissement pour y scruter les traces de « mayonnaise » jaunâtre. Elles annoncent un joint de culasse à l’agonie (là aussi comptez au moins de 1000-1500 euros de réparation, voire beaucoup plus pour certains modèles).

Veillez également à vérifier les numéros de séries moteur et châssis pour voir s’ils concordent. Un moteur remplacé, ou pire ne correspondant pas au modèle, dévalue fortement la valeur de la voiture.

Rapport d’expertise

Qund on se demande comment inspecter une voiture, on a parfois envie de faire confiance à l’avis d’un expert. Ainsi, certains vendeurs possèdent un rapport d’expertise de la voiture. Ce genre de document est parfois demandé par les assureurs pour connaître la valeur de la voiture. S’il est rassurant d’avoir un tel document, ne lui accordez pas une confiance aveugle. Dans l’équipe de Paris Balade, nous avons le souvenir d’un rapport affirmant que « le moteur d’origine » se présentait en « parfait état » alors que ledit moteur n’avait en réalité jamais été monté sur le modèle en question ! C’est dire que les « experts » ne le sont pas toujours…

L’historique

C’est un point qui suscite de plus en plus l’approbation des collectionneurs. On recherche des voitures à l’historique limpide. Un carnet d’entretien à jour, de nombreuses factures, le manuel de bord d’origine… Tous ces petits détails font que la voiture aura bien plus de valeur ! Pensez donc à bien consulter les documents que possède le vendeur. Une absence totale d’historique, même si le vendeur vous assure faire l’entretien lui-même n’est pas rassurante. Il doit au moins vous fournir les factures des pièces achetées (à moins qu’il les fabrique aussi lui-même !!!????).

Comment le vendeur utilise sa voiture ?

Même si ce point ne correspond pas vraiment à comment inspecter une voiture de collection, il n’en demeure pas moins essentiel. Ainsi un vendeur qui vous annonce que sa voiture sort une fois tous les 3 mois pour faire le tour du pâté de maison laisse à penser à un entretien et un suivi peu rigoureux de la voiture. N’oubliez pas qu’une voiture qui ne roule pas s’use ! Au contraire, le vendeur qui vous explique avoir utilisé sa voiture sur plus de 2000 kms lors de ses dernières vacances est très positif. Quand on se lance dans ce genre de périple, on fiabilise sa voiture et l’entretien correctement.

Bien négocier le prix !

Tout d’abord, n’oubliez jamais que le prix n’est pas le plus important, c’est l’état qui compte le plus. Une voiture affichée en dessous de sa cote mais avec de nombreux travaux à effectuer vous reviendra à coup sûr plus chère à remettre en état que d’acheter une belle voiture, bien entretenue, même affichée au-dessus de la cote.

Si la voiture est irréprochable sur la majorité des points évoqués, vous devez être prêts à y mettre le prix. Dans le cas contraire, n’hésitez pas à formuler une offre bien inférieure au prix affiché. Les rêveurs reviennent souvent à la raison ! Votre offre pourrait bien être acceptée dans quelques semaines, même si dans l’immédiat, le vendeur se dit outré par votre proposition.

Nous avons donc vu comment inspecter une voiture de collection, n’hésitez pas à relire la première et seconde partie de notre guide pour bien réussir votre achat d’ancienne : comment trouver une voiture de collection et comment choisir une voiture de collection.

Si vous souhaitez vous imprégner de l’ambiance d’une voiture de collection, vous pouvez aussi embarquez à bord avec l’équipe de Paris Balade pour une visite guidée de la capitale !

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