La Mercedes 250 SE vue par la presse en 1967
Après l’essai de la Peugeot 404, voici un essai de la Mercedes 250 SE W108 en 1967. Nous vous proposons de découvrir l’avis d’Alain Bertaut sur cette fabuleuse berline lors de l’essai paru dans le numéro 77 de l’Action Automobile et Touristique (janvier 1967).
L’essai
La limousine 250 SE occupe dans la gamme Mercedes une place de choix dans la catégorie des modèles de la « classe moyenne supérieure ». C’est dire quelle vocation lui assigne le constructeur : celui d’une voiture de luxe supérieure à la 230 mais pas aussi marquée qu’avec la 300.
De fait, la 250 SE marque une assez nette différence avec l’ancienne 220 SE dont la carrosserie subsiste par exemple sur la 230 S. De nombreuses modifications sont intervenues intéressant la série des 250 et 300, modifications de carrosserie, de moteur et de suspension. Sans que, pratiquement, les dimensions générales aient varié, Mercedes a voulu doter la 250 SE de performances supérieures à celles de l’ancienne 220 SE auxquelles correspondent aujourd’hui les prestations de la 230 S. De là l’augmentation de la cylindrée du moteur, donc de sa puissance, mais en même temps un effort tout particulier a été porté à la finition comme à l’équipement et aussi au confort comme au silence. Le résultat est que la 250 SE est une voiture différant sensiblement de la précédente 220 SE et l’on verra qu’il s’agit d’une voiture vraiment exceptionnelle à bien des égards.
Six cylindres et 150 ch
Par une légère augmentation de l’alésage et de la course, la cylindrée du moteur 6 cylindres est passée de 2,2 à 2,5 litres, donnant une puissance de 170 ch (SAE) à 5 600 tr/min (150 ch DIN) avec une pompe d’injection à 6 pistons dont la structure correspond à celle qui équipe la 230 SL. Le régime maximal autorisé pour le moteur est de 6 300 tr/min grâce au nouveau vilebrequin à sept paliers. En plus de la légère élévation du rapport de compression, il faut noter l’élargissement des conduits d’admission et du diamètre des soupapes, tandis que l’échappement est assuré par une tubulure double. Parmi les équipements du moteur, mentionnons un alternateur, un échangeur de température huile-eau, un ventilateur débrayable.
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La boite de vitesse à quatre rapports synchronisés et la transmission sont celles de la 230 S, et en ce qui concerne la suspension, l’essieu arrière renforcé est équipé en série d’un ressort compensateur hydro-pneumatique qui permet à la voiture de conserver une assiette horizontale quelle que soit la charge transportée à l’arrière.
Les freins à disque sur les quatre roues, sont asservis par un mécanisme à dépression avec double circuit, le frein de stationnement étant assuré par un tambour auxiliaire à l’arrière. Le circuit de freinage arrière comporte un limitateur dont le rôle est d’empêcher le blocage. Quant à la direction, elle est équipée d’un servo-mécanisme hydraulique à action progressive.
Finition et équipement
Bien que par rapport à la 220 SE la carrosserie n’ai été allongée que de 2,5 cm, élargie de 1,5 cm et surélevée de 6 cm, la largeur intérieur de l’habitacle a gagné 7 cm à l’avant et 9 cm à l’arrière. Basse et allongée, la silhouette est bien dans les normes d’une voiture de classe.
La planche de bord a été reconsidérée et l’esthétique y a beaucoup gagné. Mais, et ce n’est pas le moindre mérite de cette voiture, c’est surtout la conception générale de l’équipement qui retient l’attention notamment le soin apporté à placer au meilleur endroit telle commande ou tel instrument. Tout est remarquablement disposé, exactement là où on souhaite le trouver, dans un geste naturel. C’est ainsi que la manette située à gauche sous le volant sert à la fois à la commande des clignotants, de mise en route des essuie-glace (avec deux vitesses de balayage), d’appel de phares (qui devient appel de feux de croisement dès que les lanternes sont allumées) et d’inverseur phares-codes.
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La finition est proprement exécutée, sans luxe tapageur. Les sièges avant sont profonds, larges, bien galbés, réglables en distance et en inclinaison très facilement. Glaces latérales bombées, allume-cigare, lave pare-brise, miroir de courtoisie, plafonniers, poignées de maintien, boîte à gants avec serrure et éclairage intérieur, vide-poches dans les portes, etc…
Les performances
Les mesures auxquelles nous avons procédé à Montlhéry, par beau temps ont donné les résultats suivants:
- Vitesse maximale : 187,217 km/h sur l’anneau, ce qui, compte tenu du ralentissement imputable à la piste correspond en ligne droite à 192,271 km/h. Le compteur indiquait 195 km/h.
- Accélération : les 400 m en 17,4 s contre 18,6 s avec l’ancienne 220 SE. Les 1000 m en 32,3 s contre 34,5 s avec la 220 SE. Le 0 à 100 km/h (réels) en 11,6 s.
- Boite de vitesses : chacun des rapports de la boite permet d’atteindre 50 km/h en 1ère, 90 km/h en 2ème, 150 km/h en 3ème et 200 km/h en 4ème.
Le Bilan
C’est sur plus de 1 600 km d’itinéraires variés que nous avons piloté la Mercedes 250 SE. Nos impressions peuvent se résumer comme suit :
- Finition : nous avons insisté sur la qualité de la présentation d’ensemble et sur le soin apporté à la disposition des différentes commandes.
- Confort : excellent, tant par les qualités de la suspension que par le silence général de fonctionnement à toutes les allures.
- Habitabilité : le volume de l’habitacle est spacieux et cinq personnes peuvent trouver leurs aises, mais il ne peut y avoir que deux personnes à l’avant étant donné que les sièges sont séparés. Espace suffisant pour les jambes des passagers arrières et garde généreuse au-dessus des têtes.
- Coffre : très grand, avec éclairage intérieur et roue de secours disposée verticalement à droite. La découpe du couvercle de malle est bien étudiée pour éviter d’avoir à soulever très haut les colis lors du chargement.
- Moteur : il se résume en deux mots : souplesse et puissance. Un pas très net a été franchi par rapport à la 220 SE et la nouvelle 230 S ne support pas la comparaison. De plus, pour les performances que le moteur confère à la voiture, la consommation reste raisonnable.
- Boite de vitesses : bien étagée, remarquablement synchronisée, nous avons regretté qu’elle soit commandée par un levier sous le volant dont le précision laissait à désirer, en particulier pour le verrouillage de la marche arrière. La boite est silencieuse. Un bon point aussi pour la commande de l’embrayage.
- Suspension : son rôle est évident en matière de confort et l’utilité du ressort compensateur arrière est indéniable. Pourtant, au freinage, la voiture « plonge » beaucoup, même lorsque les freins sont appliquées avec modération et à basses vitesses. Un dispositif anti-plongée serait le bienvenu. Bien que dotée d’une suspension souple, la voiture ne se couche pas exagérément dans les virages.
- Direction : avec la servo-direction, l’effort à fournir est toujours très faible ; la précision n’est pas affectée. Le diamètre de braquage de 11,7 mètres n’est pas un indice de parfaite maniabilité pour les manœuvres de stationnement.
- Tenue de route : elle est à la hauteur des performances, mais c’est surtout dans les courbes de grand rayon que la Mercedes 250 SE fait preuve de réelles qualités. Le comportement est naturellement sous-vireur et, dans les virages serrés, il reste possible de faire décrocher l’arrière grâce à l’excédent de puissance. Bien qu’étant sous-vireuse, la voiture ne semble pas lourde dans les mains du fait de la servo-direction. Telle qu’elle se présente, la tenue de route offre ce que l’on pourrait appeler un compromis harmonieux.
- Freinage : agréable en usage normal en raison de l’assistance, ce qui n’exige qu’une pression modérée sur la pédale, les freins ne nous ont pas donné pleine satisfaction à très grande vitesse et, surtout, après un usage intensif, ils se sont montré anormalement sensibles à l’échauffement. Il en résulte une forte perte d’efficacité et le phénomène était accompagné d’un broutage désagréable.
- Agrément de conduite : il ne s’agit pas d’une voiture de sport mais peut-être pourrait-on définir la Mercedes 250 SE comme une voiture de Grand Tourisme à quatre vraies places. Les performances se situent à un niveau très élevé et, comme pour la Citroen DS 21, on peut parler d’une berline sportive. On voit donc que les satisfactions que l’on est à même d’en tirer dépendant uniquement soit de l’humeur, soit des capacités du conducteur. Mais ce qui est significatif c’est que, même lorsque toutes les ressources disponibles sont utilisées, la voiture garde son équilibre et son homogénéité.
- Consommation : selon le mode de conduite et en fonction des itinéraires choisis, la consommation a oscillé entre 14 et 17 litres aux 100 km. A noter la capacité du réservoir (82 litres) qui autorise, en moyenne, une autonomie de plus de 500 km.
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bonjour
super article merci
je cherche cette voiture en maquette!
J’en ai eu 2 a l’age de 22 ans en 1979 , une 250 SE , boite mécanique , beige cuir rouge , il faut relativiser c’était quand même un » camion » par a port a une BMW de l’époque , et une 250 S grise argent , automatique ( plus adaptée a ces lourdes voitures ) nettement plus nerveuse et agréable , il faut minimum une 280 SE …..et bien sur les V8: mais la c’est une autre histoire ……