Paris Balade vous raconte les deux dernières saisons de Ligier en Formule 1 marquées par l’historique victoire d’Olivier Panis à Monaco.
1995 : Fiabilité et podiums
Pour cette nouvelle saison, Ligier, racheté par Flavio Briatore la saison précédente, est dirigée par l’Anglais Tom Walkinshaw. La nouvelle Ligier JS41 est très fortement inspirée de la Benetton B195 qui dominera la saison. Le moteur n’est plus le Renault mais le Mugen Honda. Il ne s’agit pas d’un moteur réellement préparé par le grand constructeur nippon mais par Mugen. Un préparateur passionné et compétent mais n’ayant pas les mêmes moyens que Honda.
Coté pilotes, Olivier Panis reste dans l’équipe et est associé à l’expérimenté Martin Brundle de retour après 1 an chez Mclaren. Mugen veux néanmoins un pilote japonais et Aguri Suzuki courra finalement en alternant avec le britannique.
Dès le Brésil, la Ligier JS41 montre sa principale faiblesse : elle est trop lente en qualifications. Panis part 10ème et abandonne sur un tête-à-queue. Suzuki termine 8ème mais ne se montre guère rapide. En Argentine, les deux Ligier sont encore plus loin en qualification partant 18ème et 19ème. Seul Panis termine 7ème. A Imola, les deux voitures sont encore décevantes, Panris terminant 9ème, 2 places devant Suzuki. Le Japonais cède sa place à Brundle dès l’Espagne. Bien que battu en qualifications, Panis mène une course solide et marque le 1er point de Ligier en terminant 6ème.
A Monaco, c’est une double abandon, mais au Canada Panis réalise une superbe 4ème place après une course à éliminations qui verra le premier succès d’Alesi. A Magny-Cours, c’est Brundle qui se signale en terminant 4ème alors que Panis ne confirme pas sa meilleure qualification de la saison (6ème) par un bon résultat en course. A Silvestrone, c’est Panis qui marque encore de bons points en terminant 4ème. Aguri Suzuki, de retour en Allemagne, termine 6ème après une belle remontée depuis la 18ème place sur la grille. La Hongrie voit encore Panis marquer des points alors que Brundle est de retour. Ce dernier réalise une superbe course en Belgique en signant une magnifique 3ème place sous des conditions de piste changeantes.
Après ce podium, Ligier connait 4 courses sans points. Suzuki fait son retour pour les courses en Asie, un accident aux essais, au Japon le prive pourtant de course. Panis signe une belle 5ème place à Suzuki. Pour la dernière manche de la saison à Adelaide, Olivier Panis va de nouveau briller. Parti 12ème, il profite de sa fiabilité légendaire pour rejoindre Damon Hill sur la deuxième marche du podium. Seules 8 voitures sont classées.
Cette saison 1995 aura donc permis à Ligier de terminer 5ème au classement constructeurs. La Ligier JS41 ne fût pas un foudre de guerre, mais sa fiabilité et celles de ses pilotes lui aura permis de souvent marque des points.
Statistiques 1995
Classement pilote : Olivier Panis 8ème 16 points / Martin Brundle 13ème 7 points / Aguri Suzki 17ème 1 point.
Classement constructeur : 5ème 24 points
Meilleur résultat : 2ème (Australie par Panis)
Meilleure qualification : 6ème (France par Panis)
1996 : Miracle à Monaco et clap de fin
La nouvelle Ligier JS43 est dessinée par Frank Dernie sous la direction d’André de Cortanze. Toujours la propriété de Benetton via Flavio Briatore, la nouvelle Ligier s’inspire fortement de la B196 de Benetton. Le moteur Mugen Honda est à nouveau reconduit.
Coté pilotes, Tom Walkinshaw décide de garder Olivier Panis, principalement sous la pression du sponsor majoritaire français, Gauloises. Il sera associé à Pedro Diniz. Ce jeune brésilien brille surtout par son compte en banque bien garni. Son père est l’un des hommes les plus riches du Brésil et il apporte le sponsoring de Parmalat.
La première manche en Australie voit Panis se qualifier 11ème alors que Diniz n’est que 20ème. Les deux voitures terminent 7ème et 10ème. Au Brésil, bien que parti 15ème, Olivier Panis marque le 1er point de la saison en terminant 6ème. Les 3 courses suivantes ne verront qu’une 7ème place de Diniz à Imola et une 8ème de Panis en Argentine. Globalement le Mugen Honda manque de puissance, Diniz est plus lent que Panis et la voiture semble bien moins performante qu’en 1995.
La 6ème manche de la saison se déroule à Monaco. Panis est confiant et pense que le Mugen est adapté à ce circuit tortueux. Pourtant, les qualifications, essentielles en principauté se passent mal. Qualifié 14ème, les chances de Panis de marquer des points paraissent minces. En se réveillant le dimanche matin, Olivier constate que la journée sera pluvieuse. Confiant, il annonce à sa femme Anne qu’il sera sur le podium. La pluie va piéger de nombreux pilotes. Schumacher sort de la piste dès le 1er tour. Hill en tête abandonne sur problème mécanique, tout comme Alesi. Après une bonne stratégie et quelques dépassements sur Hakkinen ou Irvine, Panis se retrouve en tête devant Coulthard. Tout le monde pense que la Ligier JS43 devra ravitailler avant la fin de la course, mais Olivier décide de rester en piste et de tenter de jouer la gagne. Il franchit la ligne d’arrivée en tête et signe la dernière victoire en Formule 1 de Ligier. Ce moment historique est partagé avec le créateur de Ligier, Guy Ligier. En larmes, il appelle Panis pour le féliciter. C’est à ce jour, la dernière victoire d’un pilote français en Formule 1.
La suite de la saison sera plus difficile. Si Diniz marque le premier point de sa carrière en Espange, il faudra attendre la 12ème manche en Hongrie pour revoir une Ligier dans les points avec la 5ème place de Panis. Pedro Diniz marque un dernier point en Italie.
Globalement, la saison aura été décevante, mais Monaco change tout ! Aujourd’hui encore, tout le monde se souvient de la victoire extraordinaire de Panis à Monaco. Lui-même raconte qu’il n’échangerait contre rien au monde cette victoire unique.
En fin de saison, Briatore revend l’écurie Ligier à Alain Prost. La nouvelle écurie courra sous le nom du quadruple champion du Monde. Après 21 saisons, 326 grand prix, 9 victoires et 50 podiums, Ligier quitte la Formule 1.
Pendant ces plus de 20 ans en Formule 1, Guy Ligier aura donné sa chance à de nombreux pilotes français et aura vaillamment représenté l’honneur de la France dans la catégorie reine du sport automobile.
Statistiques 1996
Classement pilote : Olivier Panis 9ème 13 points / Pedro Diniz 15ème 2 points
Classement constructeur : 6ème 15 points
Meilleur résultat : 1er (Monaco par Panis)
Meilleure qualification : 8ème (Espagne par Panis)
Retrouvez tous les épisodes de la sage Ligier sur le blog de Paris Balade :
Episode 1 : les débuts.
Episode 2 : la première victoire.
Episode 3 : un prétendant au titre.
Episode 4 : grandeur et décadence
Episode 5 : les années noires
Episode 6 : le retour de Jacques Laffite
Episode 7 : le fond de grille
Episode 8 : les années de transition
Episode 9 : espoirs déçus
Episode 10 : le renouveau et Briator