Qui n’a pas entendu parler de La Tour d’argent, le célèbre restaurant gastronomique parmi les plus anciens en France ? Il a été fondé en 1582, sous le règne d’Henri III, par un certain Rourteau qui lui a attribué le nom de l’Hostellerie de La Tour d’argent. Lors d’un dîner, Henri III y aurait découvert la fourchette, petit instrument composé d’un manche se terminant avec deux pointes aigües. Elle fut utilisée par des gentilshommes italiens qui s’en servaient au lieu de manger la viande avec les doigts comme il était d’usage. L’histoire raconte que Louis XIV et toute sa cour sont venus déjeuner à La Tour d’argent. Quant à Richelieu, il avait une préférence pour l’oie aux pruneaux.
En 1911, André Terrail achète l’établissement. Il entreprend sa modernisation et confie la cuisine à François Lespinas, ancien Chef du roi d’Egypte. Le restaurant devient un haut lieu de la gastronomie française qui attire des personnalités du monde artistique telles que Marcel Proust, Salvador Dali ou Sacha Guitry. En 1922, André Terrail décide d’acheter l’immeuble voisin en faisant réunir ainsi les 15 et 17 du Quai de la Tournelle. Au milieu des années 30, il fait construire un sixième étage doté d’une large baie vitrée et y fait monter le restaurant. Le trait d’union avec l’établissement contemporain est posé !
Pendant la 2e guerre mondiale, l’état-major nazi réquisitionne les lieux. Claude, le fils d’André Terrail, mure la cave pour cacher une partie des 500 000 bouteilles qui s’y trouvent. Il s’engage dans la Résistance, puis participe aux combats menés par la 2e Division blindée du Général Leclerc.
En 1947, Claude Terrail succède à son père. Il reçoit les grands de ce monde. Elisabeth II, John Fitzgerald Kennedy, Marilyn Monroe, Winston Churchill, Charlie Chaplin, Rita Hayworth, John Wayne, pour ne mentionner que quelques-uns. Il raconte d’ailleurs ses souvenirs parsemés d’anecdotes dans Le roman de La Tour d’argent publié en 1997.
Claude Terrail meurt en 2006. Son fils André devient le nouveau maître des lieux à 26 ans. Il élargit le portefeuille des activités de La Tour d’argent en fondant la boutique Le boulanger de la Tour et en développant la vente d’épicerie fine par internet (L’épicerie Tour d’argent). Il entreprend aussi la rénovation des lieux. Après plus d’un an de travaux, le restaurant a rouvert ses portes en août dernier.
Le restaurant La Tour d’argent incarne la haute gastronomie française. Elégance et excellence du service sont les mots d’ordre. Situé au 6e étage, il jouit d’une des plus belles vues sur la Seine, Notre-Dame de Paris et l’Ile Saint Louis. Sous la houlette du Chef Yannick Franques, la carte du restaurant propose à la fois des plats emblématiques ayant fait la réputation de l’établissement, et des recettes nouvelles. Les prix sont bien évidemment à la hauteur des ambitions…
Depuis 1890, la spécialité du restaurant est le Canard Tour d’argent. Il est numéroté (le numéro 328 a été servi en 1890 au prince de Galles Edouard VII ; le numéro 53 211 en 1921 à l’empereur japonais Hirohito ; le 1 000 000e canard a été servi en 2003). Le plat est accompagné d’un rituel de service très spécial et préparé sur commande préalable.
La cave à vin, avec ses 400 000 bouteilles, est la plus prestigieuse de Paris. Elle abrite quelques Bordeaux de 1845.
Hormis le restaurant, La Tour d’argent propose :
- Un appartement en location situé au 5e étage. La décoration raffinée est inspirée par le goût pour les voyages d’Augusta Burdel, grand-mère du propriétaire actuel des lieux, qui y habita.
- Un bar au rez-de-chaussée (avant 1936, le restaurant se trouvait à cet endroit) où l’on peut prendre le café du matin, déjeuner ou dîner.
- Le toit de l’immeuble au 7e étage pour savourer un champagne ou un cocktail tout en profitant de la vue exceptionnelle sur Paris.
15-17 Quai de la Tournelle, 75005 Paris
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