La Peugeot 404 vue par la presse en 1964
Quelle meilleure façon de juger une automobile que le point de vue de ses contemporains! C’est ce que nous vous proposons ici à travers la retranscription complète d’un essai de la Peugeot 404 Grand Tourisme réalisé par le journaliste Alain Bertaut pour l’Action Automobile et Touristique de Décembre 1964 (numéro 52). La grande nouveauté de l’époque consistait au nouveau système de freins « thermostables » largement évoqué dans l’article. Bonne lecture!
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L’essai
Les modifications dont bénéficient les modèles Peugeot 1965 ne se voient pas ou presque pas. Apparemment donc, les nouvelles Peugeot sont identiques aux précédentes. Pourtant on peut parler de nouveaux modèles puisque, exception faite de la 403-7 et de la 403-8 tous ont vu la puissance de leur moteur augmentée. En accord avec Peugeot, notre choix pour un essai s’est fixé sur la berline 404 Grand Tourisme à carburateur équipée des nouveaux freins thermostables assistés livrés sur demande sur ce modèle moyennant un supplément de prix de 250F.
A part le moteur et les freins sur lesquels nous reviendront plus loin, la berline 404 Grand Tourisme n’a presque changé. Aux nouveaux coloris de peinture de carrosserie et de garnitures intérieures s’ajoutent deux modifications concernant l’une le dessin nouveau des sièges et l’autre le système d’ouverture des portes qui se fait de l’intérieur par une palette située sous les accoudoirs. L’ancienne poignée a été conservée et sert de poignée de maintien.
Plus importante est la modification intéressant le moteur dont la puissance passe de 72 à 76 ch. SAE à 5 500 tr/min et le couple maximal de 13 mkg à 2 250tr/min à 13.3 mkg à 2 500 tr/min. Enfin, un effort considérable a été accompli dans le domaine du freinage. Les nouveaux freins thermostables sont du type à double mâchoires tendues sans effet d’auto-serrage à l’avant avec garnitures spéciales, tambours en fonte à jante nervurée et assistance par un servo-frein à deperession du type « Hydrovac ». Les freins arrières à segments flottants sont ceux du précédent modèle.
Présentation et finition
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En prenant le volant de la Peugeot 404 Grand Tourisme de « 65 », il n’y a vraiment aucun raison de se sentir dépaysé. On est en terrain connu. Toute la disposition de l’habitacle est restée inchangée et si l’on note un voyant supplémentaire au tableau de bord – voyant de sécurité pour le système de freinage – rien de nouveau. Les nouvelles poignées d’ouverture des portes sont plus agréables à manier que les précédentes et offrent une meilleur garantie de sécurité. Quant aux nouveaux sièges, ils sont larges, profonds, souples. Le dossier peut prendre une position horizontale.
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L’équipement est bien étudié et complet, comportant notamment une montre électrique, un rhéostat d’éclairage du tableau de bord, un ampèremètre. Le système de climatisation-ventilation est efficace, en ce qui concerne tant l’admission, le débit et l’orientation de l’air frais que le réglage de la température du chauffage. A signaler que la commande du ventilateur de climatisation se trouve toujours placé très bas, au dessus de la boite.
Les performances
Nos mesures à Montlhéry ont donné les résultats suivants:
- Vitesse maximal : 146 km/h compte tenu du ralentissement de la piste. Le gain est donc relativement modeste par rapport au précédent modèle
- Accélération : départ arrêté, les 400 m en 19,6 sec contre 20,4 sec avec l’ancien modèle; les 1000 m en 37,2 sec contre 39,3 sec avec l’ancien modèle. De 0 à 100 km/h en 17 sec.
Bilan de l’essai
Notre essai s’est poursuivi sur près de deux mille kilomètres dans des conditions aussi variées que purent l’être la circulation sur les autoroutes d’Allemagne, les routes de la région Parisienne, un week-end ou les pistes de Monthléry. En voici le bilan :
- Confort : Celui d’une bonne voiture de tourisme. La suspension est efficace, bien amortie. Les sièges, larges et plats, permettent d’être assis dans une excellent position. Regrettons que les dossiers ne soient pas davantage galbés et qu’un bourrelet au bas du dossier finisse par provoquer une gêne après un long parcours.
- Habitabilité : Pour quatre ou même cinq personnes, mais le passager assis au milieu de la banquette arrière doit compter avec le tunnel de transmission. Lorsque les sièges avant sont reculés au maximum, les passagers arrières disposent de suffisamment de place pour leurs jambes.
- Coffre : De capacité suffisante ; la roue de secours est placée verticalement sur le coté droit. Bonne accessibilité, éclairage intérieur.
- Moteur : Un des quatre cylindres les plus souples que nous connaissions, et remarquablement silencieux dans les plages normales d’utilisation. A haut régime, le ronflement ne devient jamais exagéré, mais à grande vitesse nous nous souvenons avoir conduit des 404 plus silencieuses que celle essayée. Le bruit des remous d’air aussi est prononcé.
- Boite de vitesse : Elle est bien synchronisée et de maniement très agréable mais bruyante ; la 1ère et le 2ème vitesse sont relativement courtes, mais les qualités du moteur compensent ce léger handicap.
- Suspension : Efficace comme nous l’avons dit au chapitre du confort, cependant, aux faibles comme aux grandes vitesses, la voiture est très souvent le siège d’oscillations transversales de petite amplitude dues non pas à un glissement des pneus sur le sol mais à un mouvement parasite de la carrosserie sur le train roulant. On s’en aperçoit nettement lorsque l’on est assis aux places arrières, sensation curieuse qui donne l’impression que la voiture « flotte ».
- Direction : Nous l’avons trouvée excellent à tous points de vue : démultiplication, légère (mais moyennement ferme pour les manœuvres de stationnement), précision, absence de réactions sur mauvais revêtements.
- Tenue de route : A la hauteur des performances avec, en conduite normale, une bonne marge de sécurité due principalement au caractère sous-vireur assez prononcé. La voiture se couche dans les virages, prenant appui sur la roue avant extérieure. En conduite rapide, le phénomène arrive parfois à prendre suffisamment d’ampleur pour fortement délester la roue arrière intérieure qui patine.
- Freinage : C’était le point le plus controversé sur les modèles précédents. Pour juger du bien fondé de la solution nouvelle adoptée par Peugeot, nous avons adopté trois critères : 1) en circulation urbaine où la vitesse est modérée, les anciens freins donnaient satisfaction. Avec les freins « thermostables », il suffit de s’habituer à l’action énergétique du servo. En cas de surprise, surtout par temps de pluie, on arrive très facilement au blocage des roues : il convient donc de se méfier. 2) La même prudence est recommandée sur route mouillée si l’on roule vite ; en ce qui nous concerne, même dans des conditions d’adhérence moyenne, les freins nous ont toujours donné satisfaction, une faible pression sur la pédale suffisant pour obtenir les meilleures décélérations. Sur le sol sec, à très grande vitesse, le freinage ne pose plus de problème, la confiance étant maintenant totale.
- Agrément de conduite : Indéniable, tant par les performances qui sont celles d’une « bonne routière » que par la douceur et l’homogénéité de l’ensemble de la voiture. Des moyennes très élevées peuvent être réalisées sans fatigue particulière.
- Consommation : Sans aucune considération d’économie, en conduisant au maximum des possibilités de la voiture, la consommation n’a jamais atteint 12 litres aux cent kilomètres. Dans des conditions normales d’utilisation, la consommation oscille autour de 10 litres.
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Merci pour cet article qui est très interressant