La Mercedes 350 SLC vue par l’Auto Journal
Nous sommes en novembre 1971 et l’Auto Journal présente la Mercedes 350 SLC dans sa rubrique « j’ai conduit », sous la plume de Bernard Carat. La version ici essayée est équipée du V8 3.5 litres et représente ce que la marque à l’étoile fait de mieux. Paris Balade vous propose de découvrir l’essai complet. Bonne lecture !
L’essai
Sortie voici quelques mois seulement, la Mercedes 350 SL est déjà épaulée par une seconde version, la SLC. Cette voiture, qui remplace tous les anciens coupés Mercedes est une quatre places et elle a été présentée pour la première fois au salon de Paris. Quelques jours plus tard, nous avons pu la conduire sur les petites routes montagneuses des Vosges, par un temps malheureusement incertain et avec une visibilité médiocre. Néanmoins, ayant fait la route depuis Paris avec un 350 SL Automatique, nous avons pu faire la comparaison.
La SLC bénéficie d’un empattement et aussi d’une longueur hors tout agrémentée de 36 cm, ce qui modifie son comportement routier et augmente évidemment beaucoup son habitabilité. A part cela, les caractéristiques techniques sont exactement les mêmes et on retrouve le moteur V8 à injection électronique développant 200 ch DIN à 5 800 tr/mn. La boite est soit à quatre rapports mécaniques, soit automatique, tandis que la direction est assistée en série. Le freinage est assuré par quatre disques, assistés eux aussi, ceux de l’avant étant ventilés. Pour la suspension, il n’est pas question d’un ensemble pneumatique, mais simplement de quatre roues indépendantes sur ressorts hélicoïdaux. Le poids en ordre de marche atteint quelques 1 600 kg, avec un réservoir d’essence de 90 litres bien placé, en position de sécurité, entre les roues arrières.
Triée sur le volet
Extérieurement, la 350 SLC se distingue par son allongement et des volets, montés derrière une vitre, à l’extérieur arrière de l’habitacle. Avec la Renault 17, ce dispositif est décidément à la mode. L’avant n’est pas modifié avec les phares simples, mais équipés de lampes bi-iode, et, pour conduire vite, nous pensons qu’une correction automatique en hauteur des projecteurs serait absolument indispensable. On remarque aussi la grande étoile traditionnelle au milieu de la calandre, toujours fixée sous le capot s’ouvrant contre le vent. Le toit n’est plus en pagode et, d’une façon générale, la version SLC est beaucoup mieux équilibrée que la version SL.
A l’intérieur, le tableau de bord complet, très lisible, est resté le même, ainsi que le grand volant de sécurité. Celui-ci est d’ailleurs d’un diamètre trop élevé, bien inutile avec une direction assistée. L’habitabilité est bonne à l’avant et, à l’arrière, des adultes pas trop grands peuvent s’installer confortablement. La visibilité est très favorable dans tous les angles et nous avons remarqué l’excellent rétrovision extérieur réglable de l’intérieur. Hélas ! Les acheteurs français n’auront pas droit à ce perfectionnement, car nos services d’homologation se sont distingués une fois encore en l’interdisant purement et simplement.
Avec des pneus Michelin VR, la nouvelle Mercedes se conduit très facilement, même sur route mouillée, à grande vitesse. La direction, légère, est aussi suffisamment précise pour assurer une très bonne maniabilité. De même, le freinage est largement à la hauteur et, même en montagne, il ne cause aucun souci. La boite automatique est un peu lente, surtout pour rétrograder à l’accélérateur, mais la boite mécanique est fort bien échelonnée ; ses quatre rapports se passent très facilement. Les accélérations sont évidemment fort brillantes, ainsi que la vitesse de pointe qui doit dépasser 200 km/h. La consommation est, elle aussi, généreusement calculée puisque, avec la SL automatique, sur route limitée à 110 km/h, nous avons du compter avec plus de 18 litres aux 100 km. En confort, la SLC est aussi sportive, car la suspension réagit assez sèchement sur mauvaise route. En revanche, le silence, même à très grande vitesse, est vraiment étonnant. La SLC sera vendue ici plus de 70 000 F, les allemands, plus heureux, peuvent la « toucher » à moins de 34 000 marks.